Diego-Suarez, Madagascar, 2006. Pour tromper l'impatience du retour.
Fixe la mémoire, fixe...
Bizarre dans un coin comme ça de se dire que le passé existe. On ne sait pas si on est au début ou à la fin de quelque chose.Fixe la mémoire, fixe...
Les blancs viennent parfois ici pour de mauvaises raisons, mais restent souvent pour de bonnes. En tout cas ils restent, ou reviennent, toujours.
Vu sur un T-shirt arboré par un malgache: « Je suis en formation » Et au dos: « Pour le Quick Metz-nord »
Une fille a dit à mon père: « si je ne fais pas l'amour le mercredi, j'ai moins envie de faire l'amour le samedi »
L'homme blanc, lorsque dans sa prétention universaliste écrit ou dit « l'homme... », devrait systématiquement préciser « En occident, l'homme... »
Mounira m'a dit, une (unique) fois où j'avais 1 heure de retard à un rendez-vous: « Pourquoi toi donner à moi rendez-vous malgache?!? »
Lu dans une salle d'attente, sur un écriteau très sérieux: « Arrête de fumer »
Ici, pour exprimer le «vraiment beaucoup », on double le mot.
Exemple, le radiateur de la 4L prêt à exploser sur la route d'Ambilobe -avec le premier garage à 100 bornes- : « Ça chauffe-chauffe » Avec un grand sourire, bien sûr. (photo 1)
Vu un cantonnier qui creuse un grand trou avec une barre à mine. Essayez, pour voir!
Ici les mécaniciens n'ont pas de clés, les peintres pas de pinceaux, et les restaurants pas toujours de cuisines.
Ici, quand les gens attendent, ils n'ont pas l'air d'attendre.
Ici, les 4L -taxis n'ont pas toujours de rétros, mais quand tu déboulles dans une rue derrière eux, ils s'arrêtent toujours.
Ici, d'ailleurs, tu peux héler un taxi à 100 m rien qu'en levant le petit doigt ou en haussant le sourcil.
Ici, les femmes sont TOUTES féminines.
Ici, l'argent est certes un problème, mais pas tant que ça.
Ici, les hommes politiques parlent longtemps, sans notes et sans hésitations.
Ici, personne ne te demande quel boulot tu fais.
Ici, certains blancs disent « J'en ai marre, je vais partir », mais ils restent tous.
Ici, les gens parlent mal le français mais le comprennent très bien.
Ici, on dit « Je pars pour 2 semaines à Sambava », et on rentre deux ans après comme si on était parti la veille.
Ici, on ne sait jamais ce que personne pense.
Ici, les hindous font la gueule si on les assimile a des malgaches mais se sentent vexés si on critique Madagascar.
Ici, 4 heures du matin, ce n'est pas si tôt que ça (enfin un pays où j'ai l'air normal!)
Ici, les blanches sont insipides comme des poulets de batterie.
Ici, on ne se sèche pas quand on sort de la douche.
Ici, on te vient en aide sans arrière-pensées.
Ici, deux malgaches conversant en présence d'un français, même s'ils ne maîtrisent pas la langue, se parlent tout naturellement français, par égard.
Ici, tout n'est pas parfait, mais c'est quand même bien mieux que partout ailleurs.
Si vous voulez en savoir plus: « Rade Terminus », de Nicolas Fargues, édition P.O.L.
Si vous voulez tout savoir: Air Madagascar, CorsairFly, Air France
