Madagascar ou la vraie vie

20/12/2006 14:16
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Droit au coeur. Cette île et ses habitants m'ont touché à un tel point que je n'en suis pas encore revenu.
Mon corps est revenu en France, mais le reste, tout le reste, est toujours là bas...

Un guide perso de Madagascar qui est aussi une déclaration d'amour.
Là-bas
Tout est neuf et tout est sauvage
Libre continent sans grillage

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Ce rendez-vous avec l'Afrique en général et Madagascar en particulier était écrit et devait venir tôt ou tard. Mon père qui y passe sa retraite, (après y avoir travaillé dans les années 60) sera le prétexte.


Bizarrement, j'ai toujours reculé ma découverte de l'Afrique.
Attiré par l'Amérique Du Sud, le Canada, l'Asie, ayant travaillé dans les Caraïbes, baroudeur européen et français, ayant connu la Tunisie et le Maroc (ce n'est pas l'Afrique, c'est l'Afrique Du Nord! Je me comprends), cette Afrique Noire non pas ne m'attirait pas, mais il me semblait déjà la connaître assez pour avoir le temps d'y mettre les pieds.
Beaucoup de choses en moi vibre africain depuis longtemps, de la musique au football en passant par le goût des grands espaces sauvages.
Le rencontre serait alors simple: simple confirmation ou simple déception.
Confirmation oui, simple oui. Naturelle plutôt. L'impression bizarre d'enfin trouver ces racines dans des terres pourtant étrangères.
C'est vrai qu'on a plusieurs vies, alors, et qu'on garde au fond de nous la mémoire des précédentes? Fus-je explorateur, colon (j'espère bien que non) ou bien chef de tribu dans mes vies précédentes?
Je penche pour le premier. Alors je re-explore...

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Un peu d'histoire

Madagascar est-il l'Afrique? Oui, assurément . Tout en elle respire africain.
Mais elle est aussi et d'abord elle-même, cette immense île à l'histoire compliquée, mélange d'ethnies et de races, Afrique et Asie réunis pour le meilleur et parfois aussi le pire.



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Origines ethniques

Séparé de l'Afrique par le canal du Mozambique (le grand continent distant d'à peine 400 Kms), mais aussi ouvert à l'est sur l'Océan Indien, soit vers l'Asie, les Malgaches, (comme les Basques, par exemple!), représentent un mystère quand à leur vraies origines.
Ce qui est sûr c'est que l'île ne fut pas peuplé avant les premiers siècles de l'ère chrétienne, sur ses côtes, et pas avant les 5ème-6ème siècle pour les haut plateaux.
Actuellement la composition de la population est composé de descendants d'est africains, d'indonésiens , de javanais, de comoriens... Mais il est possible de distinguer une vingtaine de groupes ethniques présentant chacun des caractères spécifiques!
Le métissage est important, y compris dans l'histoire récente avec les blancs, les « Wasahas » comme on dit ici, issu de la présence anglaise, portugaise et surtout française. (Madagascar fut en effet territoire français de 1896 aux années soixante.
La première chose que firent les français après la conquête du pays fut d'affranchir les nombreux esclaves. A cette époque, une seule ethnie (les Mérinas) avait réussi à soumettre les 2 tiers de l'île)
La langue officielle, la Malgache, est très proche de celle du sud de Bornéo, à 6000 km à l'est.
Les malgaches ont souvent la peau claire, africains avec des traits d'asiatique et parfois une pointe d'européen. C'est un peuple magnifique!

Bref, une vraie mosaïque!


Origines géologiques et géographie

Bien sûr vous avez entendu parler de la dérive des continents.
Il est étonnant de constater comment l'histoire géologique rejoint celle des hommes: Madagascar, avant d'être une île solitaire, était presque collé à l'Afrique mais complètement... à l'Inde, avant que cette dernière ne se détache et remonte vers le nord-est, 80 millions d'années avant nous, à une vitesse record de 170 kilomètres par million d'années.
L'île de Madagascar, la 4e plus grande île du monde a une superficie de 587 000 km², soit la France, La Belgique, les Pays-Bas et la Suisse réunis.
Naissance géologique de Madagascar en animation html

Voilà des impressions plus personnelles! Mon Mada à moi...

Nota: Observations dans le nord du pays (Diego-Suarez en particulier) et dans la capitale, Tananarive. Le sud du pays et les Hauts Plateaux du centre et du sud-est, plus pauvres il semblerait, me sont encore inconnus.

Wasaha: Tout blanc étranger.
Monnaie: L'Ariary a remplacé depuis peu le Franc Malgache.
Le plus gros billet est de 10 000 Ariarys (50 000 Francs Malgache -FMG-) et vaut... à peine 4€.
Autant dire que pour acheter une voiture en liquide, il faut une valise.



Le climat social, la débrouille, les métiers, les infrastructures

C'est un des pays les plus pauvres du monde. Ce qui n'empêche pas les malgaches d'être heureux!
Mais manger reste la préoccupation principale d'une grande partie de la population.
Si on n'y connais pas de vrai famine (sauf dans quelques régions isolées du sud) comme dans certains pays d'Afrique noire désertiques (Somalie, Éthiopie...), c'est parce que le sol est riche et la nature souvent généreuse.
Après l'école, les enfants remplissent leurs sacs de fruits, mangues surtout, qui poussent partout. Ils serviront à nourrir la famille et les excédents seront vendus.
Le salaire de base est de 40€ mensuel. Pas suffisant, même dans un pays où pas grand-chose n'est cher.
Alors les malgaches ont presque toujours 2 activités. Un travail fixe (au moins 1 par famille), et l'étal devant la porte de la maison ou au grand marché si ils habitent dans un endroit trop isolé.
Ce qui fait qu'on peut acheter de tout ou presque, partout, tout le temps.

Quelques exemples de débrouille -mais l'imagination des malgaches est sans limite-:
-Achat d'une boite de fromage en portions (style Vache Qui Rit) à l'épicerie, puis vente à la pièce, souvent devant cette même épicerie! Petit bénéfice à la clé. Et tout le monde est content.
Pareil pour les cigarettes, on achète un paquet et on les vends une par une dans la rue.
Ça marche aussi pour les enveloppes et les timbres vendus à la pièce devant la poste.
En fait ça marche pour tout ce qui se détaille.

Dans la capitale, change d'argent dans la rue, devant les banques elle-même.
Les banques prenant des commissions dans les 2 sens, il suffit de faire un taux net pour dégager un petit bénéf. à chaque transaction Euros/Ariary et inversement.

Il y a une rue de la capitale (d'immenses escaliers en fait) où s'exerce une spécialité particulière dont je me suis largement fait client: la fabrique de tampons encreurs.
Il suffit de faire sur un papier le dessin et le texte que vous voulez, et en 20 minutes, avec un cutter, un bout de caoutchouc, un morceaux de bois et beaucoup de dextérité, on vous fait un tampon personnalisé -vendu entre 4 et 6 €- d'une qualité au moins égale à ce qu'on vous fait en France (pour 50 € et avec 15 jours de délais...)

Toujours dans la capitale, il y a un trafic important de journaux français, dans la rue, et au prix français! Souvent les journaux de la veille en plus.
Les liaisons quotidiennes Paris-Madagascar et La Réunion-Madagascar, et la complicité avec le personnel nettoyant les avions en sont la cause.

Dans les campagnes, hélas, et comme les malgaches n'ont pas accès au gaz ni souvent à l'électricité, on brûle des hectares de foret pour fabriquer et vendre du charbon de bois (voir chapitre environnement)

Le pays n'est pas industrialisé. Artisanat et débrouille sont de mises.
Les centrales électriques, le plus souvent thermiques, sont par exemple souvent les vestiges de l'occupation française. Et ça marche vaille que vaille...
Dans une ville comme Diego-Suarez, réputée une des plus riche du pays, compter avec les coupures d'eau et d'électricité quotidiennes. Vive les bougies et les seaux de réserve!
On s'y fait très bien. Le paradis mérite quelques sacrifices, n'est-ce pas?

Ce qui frappe dans toutes les grandes villes, c'est le nombre incroyable de taxis.
Ce sont à 90 % des Renault 4L, et le couleur change d'une ville à l'autre. Par exemple dans la capitale ils sont tous jaunes orangés, et numérotés sur la carrosserie. Ceci pour éviter les faux taxis bien sûr...
Ils conduisent souvent comme des malades, les taxis comme les autres d'ailleurs. Une descente, on coupe le moteur pour économiser du carburant (...). Un carrefour, on coupe au plus court. Etc...
Un obstacle sur la route n'est pas considéré comme ailleurs: ici on ne s'arrête pas, on garde la même vitesse et on esquive. Tant pis si quelque un arrive en face. Il fera la même chose, vitesse et esquive... il faut le coeur bien accroché, mais heureusement les véhicules antidéluviens vont rarement vite. Ouf.
De toute façons les seuls panneaux de signalisation subsistant sont ceux autour des commissariats ou des postes militaires. Les autres ont était arrachés et vendus pour leur ferraille.

Les 2 tiers des voitures qui circulent sont en fait des taxis! C'est logique vu que le prix d'un véhicule est le même qu'en France, donc inaccessible à une malgache.
En province, une course en ville vaut entre 600 et 2000 Ariarys (25 à 80 centimes d'€;)
Pour aller plus loin, par exemple à une plage distante de 15 Kms, compter 20 000 Ariarys (8 €;)
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Mais pour faire de longs trajets sur les axes principaux, il y a plus simple et moins cher: les taxis-brousse.
Un espèce de minibus surchargé très typique, idéal si on a pas le cul sensible et du temps.
Il faut en effet environ 48 hr par exemple pour aller de la capitale à Diego-Suarez, la grande ville du nord, distante d'à peine 1000 kms. Et encore, hors saison des pluies.
Les routes sont rares à Madagascar. Quelques grands axes goudronnées, en piteux état, sinon c'est la piste. Par conséquent, même avec un bon véhicule, les trajets sont longs.
Air Madagascar fait des liaisons quotidiennes entre les grandes villes. Mais le prix des vols intérieurs (semblables aux prix forts français) ne peut pas en faire un moyen de transport régulier.
Pour rejoindre Madagascar depuis l'Europe, seul 3 compagnies sont actives (Air France, Air Madagascar et Corsair)
Il s'agit d'une destination très cher. Compter un minimum de 1300 € l'aller-retour en haute saison, mais hors période de vacances scolaires on peut trouver (avec Corsair) quelques vols à moins de 900 €. Mieux vaut néanmoins être souple en dates et s'y prendre plusieurs mois à l'avance.
Le vol dure environ 12 heures, mais avec les nouvelles et très contraignantes mesures de sécurité dans les aéroports il faut compter pas loin d'une journée.
Pour info pour moi: Voyage aller: Arrivée Orly à 15 hr, sortie de l'aéroport de Tananarive le lendemain vers 10 hr.
Retour: Arrivée à l'Aéroport de la capitale malgache à 5h30, sortie d'Orly à minuit 30 (et encore, plus de navettes donc nuit dans l'aéroport parisien...)
Il y a 2 heures seulement de décalage horaire (en plus) avec Madagascar l'hiver, 1 heure en été.


Sur les côtes beaucoup vivent de pêche. L'Océan Indien et le Canal Du Mozambique sont en effet très poissonneux (pas de pêche intensive industrielle).
Un gros poisson suffisant pour 4 personnes et délicieux vous coûtera moins d'1 €.
En règle générale manger à Madagascar ne coûte presque rien et tout est...« bio ». Voir chapitre suivant.


La bouffe et le logement

Quel plaisir! Tout est frais, tout est naturel, tout est bon.
Le riz est l'aliment de base. Les malgaches sont les plus gros consommateurs du monde, ce qui n'est pas peu dire quand on connaît certains pays d'Asie par exemple.
Le poisson est une bénédiction sur les côtes, délicieux et presque donné.
Les fruits (Mangue, papaye, noix de coco, banane et pleins d'autres indéfinis... ainsi que les meilleurs letchis du monde, faisant des arbres croulants de fruits magnifiques en décembre) sont tellement abondants qu'un même arbre peut donner plusieurs kilos presque tout les jours pendant la saison d'été.
Le zébu, partout présent, remplace avantageusement nos vaches folles.
Les volailles, qui courent partout dans les rues et mangent ce qu'il peuvent, sont un peu coriaces. Par contre les oeufs sont délicieux, les meilleurs que j'ai jamais mangé.
La majorité de la population étant musulmane, le porc vaut 3 fois rien.
On trouve tomates et concombres en abondance.
Le manioc est une spécialité. Ça n'a pas de goût, donc ce n'est pas mauvais, et ça nourrit.
Les brédes sont une autre vraie spécialité malgache. Ce sont des herbes diverses (le nom viendrait d'un mot indonésien signifiante herbe bonne à manger), style pissenlit ou épinards, bouilli et servis avec du riz et un peu de viande, saucisse de zébu ou porc: le « Romazave »
Dans la rue, on peut manger partout des brochettes de zébu pour environ 5 centimes la pièce, ainsi que toute sortes de beignets -crevettes, bananes, pomme de terres...- et des salades. On mange debout ou assis sur un banc, et c'est le meilleur moyen de manger « typique » pour moins d'1 € en étant plus que rassasié.
Les restaurants sont bien sûr un peu plus cher. En version « européenne », compter 4€ par personne.

Les hôtels proposent des tarifs dés 4 € la nuit. En règle générale, avant 10 € on a quelques surprises (cafards, pas d'eau chaude, pas de ventilateur et encore moins de clim, etc...), et à partir de 15€ c'est le grand luxe.
Pour les longs séjours il est facile de négocier de très bons tarifs.
Toujours demander à visiter la chambre avant de la prendre. C'est naturel ici.

Il parait qu'on peut faire du camping assez facilement (?) et le logement chez l'habitant est aussi, dans la mesure des possibilités des autochtones et en étant très discret, possible.


Sécurité/insécurité:

Se méfier de ce qu'on entends sur l'insécurité à Madagascar. Se méfier d'abord de soi.
Quand on se promène avec du matos photo et vidéo représentant 1 an de salaire moyen malgache, quand on sort pour payer 2 € de taxi ce qu'il gagne en 6 mois, on prends des risques...
Discrétion de mise. Les malgaches s'habillant à l'européenne (short ou jean avec tee-shirt ou chemisette), faire pareil, laisser son matos dans le coffre de l'hôtel (on trouvera toujours le temps de faire des photos sympas sans jouer les grands reporters sur le qui-vive photographique permanent), pas de portefeuille, juste le passeport bien planqué et de quoi tenir la journée en petites coupures, pas de montre ou de bijoux voyant dans la capitale le soir. C'est tout. C'est pas compliqué et tout se passera bien.
Les malgaches ne sont pas violents de nature, et souvent plus honnêtes que certains commerçants français, par exemple (je sais, j'en suis un :D )


Le climat

Il fait chaud! Et nous sommes dans l'hémisphère sud, les saisons sont inversées.
Si on distingue officiellement deux saisons climatiques (la saison sèche -incluant l'hiver austral-, d'avril à octobre, et la saison des pluies, de novembre à mars) La saison idéale est la période qui va de septembre à octobre environ.

La saison cyclonique est officiellement de mi-décembre à mi-avril. À éviter si possible. Dans le meilleur des cas, il pleut beaucoup, même si cela ne veut pas dire partout ni tout le temps... Néanmoins, dans la capitale surtout, j'ai vu les rues se transformer en rivières durant plusieurs jours d'affilées, ponctuellement, vers 17 heures.
Les taxis transformés en bateaux dérivants ne circulent plus, et les chauffeurs se marrent. Quel pays joyeux :D
Et le lendemain matin tout est sec...
Je me suis aussi retrouvé, invité le midi à manger chez des malgaches du bas de la ville (quartier les plus pauvres) de Diego-Suarez, coincé dans la maison transformée en île, les pistes l'entourant transformées en ruisseaux de boue.
Personne ne s'inquiétant dans la maison, j'ai fais de même, et suis partie avec un bâton, la fille de la maison -comme guide, hein- et de l'eau encore jusqu'aux genoux en fin d'après-midi. Nonobstant les rats noyés qui venait flotter prés de nous, un excellent souvenir ;)


Faune

Détachée du continent primitif africain il y a plusieurs dizaines de millions d'années, l'île a diversifié une faune et une flore qu'on ne retrouve, pour la grande majorité des espèces, nulle part ailleurs : il y a 80 à 90 % d'endémisme!!
La nature malgache a fait connaître l'île comme un fabuleux laboratoire d'étude des mécanismes évolutifs.
Bizarrement, il n'y a pas de grands animaux comme en Afrique noire. Ici ni éléphant, ni félins, ni girafes, ni même antilopes... tout juste des crocos, et des tas de bébêtes sympathiques.
Les caméléons sont les princes de l'endémisme malgache. Avec une soixantaine d'espèces, soit plus de la moitié des espèces du globe, il en existe de toutes les formes, de toutes les tailles et de toutes les couleurs.
Les singes sont représentés par les adorables Makis (voir mon album photo) surtout dans le nord et les célèbres lémuriens.
Chez les reptiles, il faut signaler les vénérables tortues radiées (ou radiata), et la tortue la plus rare du globe, l'angonoka ou tortue à soc, avec son éperon de combat sous la tête. Les crocodiles (ou voay) sont représentés par une unique espèce, celle du Nil ; mais largement chassé, le croco se fait de plus en plus discret. Du côté des serpents, pas de panique, ils sont tous inoffensifs, même le fameux do, une sorte de « petit » boa.
Du côté des petits mammifères, les tenrecs, insectivores très primitifs ressemblant à nos hérissons, le fosa est une sorte de petit puma qui est surtout visible la nuit, et enfin les rats sauteurs géants.
Plein d'insectes et de papillons dans une gamme infinie de tailles, de formes et de couleurs.
Enfin, du côté des oiseaux, Madagascar compte les couas, très répandus (huppé, coureur...), les vangas, les rarissimes mésites et gobe-mouches du paradis, ou le commun fody.

Chez mon père habite en permanence des lézards étranges, aux yeux perçants et noirs, qui se balladent sur le plafond et poussent parfois des petits cris stridents. Ils sont bienvenue car ils mangent les moustiques. Un serpent est tombé une fois sur la table du petit-déjeuner, ça surprends et mieux vaut savoir avant qu'ils sont ici inoffensifs!

Les moustiques, justement, représentent sans doute le plus gros dangers de l'île. Le paludisme et le chikungutruc (me rappelle jamais du nom) font régulièrement des victimes, malgaches ou non.
Le Neuropalu, mortel en 48h, est le plus radical. Mais il ne concerne qu'un moustique sur 2 millions... vous avez plus de « chances » de gagner au loto.

En bref, à moins de rechercher la difficulté, on n'a pas vraiment grand-chose à craindre de cet environnement. Des exceptions, cela dit, à l'attention des campeurs : quelques bébêtes dangereuses et sournoises comme les scorpions et les mygales, et quelques scolopendres.


Flore et paysages

Comme Madagascar connaît presque tous les climats, imaginez la variété de la flore... 90 % d'endémisme, encore plus que la faune !

Ce pays est un des plus beaux du monde. Les paysages sont à couper le souffle.
Pour des raisons de "droit du sol malgache", le plus formidable est que ces merveilles ne sont pas à vendre! Tant mieux. Pas de risque de défiguration touristique.


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Baie de Diego

Environnement

Alerte !
L'autre problème majeur du pays après la pauvreté... De nos jours, la forêt recule d'1 h de marche par an. Il en reste moins de 15 % ! Feux de brousse, cultures sur brûlis et fabrication du charbon de bois pour la cuisine continuent de réduire en fumée autour de 150 000 ha de forêt chaque année. Au final, on peut parler de véritable catastrophe écologique, dont les effets se font désormais durement ressentir : disparition d'espèces, ensablement des fleuves et des ports, modification climatique, épuisement des sols...
A mon sens le premier problème malgache, car il ne pourra en sortir que plus de pauvreté. Mais pour des gens vivant dans l'urgence quotidienne, les paroles de prudence sont bien sûr vaines. Au gouvernement malgache et à l'aide française (très présente) de jouer. Vite!


Les gens

Adorables, directs et francs. Ainsi sont les malgaches. On est vite conquis!
Ici les rapports sont incroyablement simplifiés. Un vrai bain de jouvence!
La seule question au retour est « Mais pourquoi on se complique autant la vie, nous... »
Néanmoins, il faut savoir que pas mal de filles sont des « coureuses de Wasahas », histoire de fuir la misère. C'est de bonne guerre et ici tout se règle avec franchise. Soit honnête et on le sera avec toi...
Sur ce que j'ai vu, les malgaches ne sont pas fan de l'alcool. Un bonheur car ça permet d'excellentes ambiances en discothèques, très « bon enfant ».
Discothèques d'ailleurs fréquentées à 75 % par des filles. Ça aussi c'est un bonheur...

On a des sourires tout le temps! La politesse est de mise, et le racisme n'est pas visible. Les malgaches sont trop métissés pour l'être vraiment. Et les « Wasahas » présents, on l'espère, ne le sont pas, sinon qu'il reste dans la bonne vieille Europe à se les geler, hein...
Bien sûr il y a quelques tensions. Entre les malgaches des plateaux et ceux des côtes, par exemple (les vielles histoires d'esclavage dont je parlais plus haut?) .
Les « Karanes » (malgaches d'origines indonésienne), détenteur de la plupart des commerces en « dur », ne sont pas très appréciés des malgaches « africains« , mais on s'ignore plutôt qu'on se fait la guerre. Et on travaille même parfois ensemble.
La solidarité existe, et pas par des actions sociales politisés et médiatisés. Une femme enceinte seule peut se pointer dans un bar. On lui offrira de quoi manger.
Ici pas d'aide sociale! Le pays est trop pauvre.
Reste à savoir pourquoi il est aussi pauvre, mais j'éviterais la politique, surtout que plus on m'expliquait, moins je comprenais...


Voilà... vivement que j'y retourne!

http://img135.imageshack.us/img135/5469/madagascarnorthtoamasinom3.jpg
Toamasina


Source (en particulier pour la faune et l'histoire de l'île): routard.com

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